Vernissage : le vendredi 16 février à 17h
Qu’ont en commun les peintures des rois du Moyen Âge et les égoportraits de nos contemporains ? La fixation de la représentation de soi – sur une toile, un imprimé ou un écran – signifie que s’opère une sélection parmi les attributs d’une personne. Posture, décor, émotion concourent à transmettre un récit de soi, où s’invite incidemment une part de fiction.
De la même façon fonctionne la mémoire, qui trie les souvenirs et en estompe certains au profit d’autres, voire réécrit le cours des événements. Il s’agit alors de démystifier ce qui se conçoit comme familier pour y cerner la part d’invention, et en interroger les conséquences : est-ce que la véracité d’une anecdote est garante de l’émotion qu’elle provoque ?
« We are what we pretend to be », écrivait Kurt Vonnegut. Il y a assurément une part de prétention, ou du moins un décalage, dans tout portrait. Projeté, représenté, performé, le visage se regarde autrement, se dévisage comme s’il existait indépendamment de l’individu qui le porte. Surtout, il se consomme à travers son support, qui vient influencer sa réception.
Fruit de la collaboration entre un photographe et une peintre en quête de nouvelles façons de représenter les individus, l’exposition Portraits explore les multiples déclinaisons du portrait en arts visuels.
Texte d'accompagnement
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