L’apparente perfection que semble procurer l’arrivée de nouveaux logiciels de manipulation d’images interpelle Marc Audette. Dans un monde où l’innovation technologique est souvent synonyme d’investissement corporatif, l’artiste questionne les critères d’appréciation qui déterminent cette perfection. De là l’intérêt porté à l’image numérique, car sa qualité se définit non seulement en matière de précision d’image (méga-pixel), mais surtout, par les traitements d’effets spéciaux plus ou moins discrets qu’elle subit. Ainsi est soulevée la notion d’idéal de beauté dans l’image numérique. Au dire de l’artiste, le langage, comme l’image, ne sont pas des véhicules neutres. Ils portent en eux les grands traits de l’activité humaine : l’image numérique n’y échappe pas.
Dans l’univers de l’image numérique, la vraisemblance est un critère de distinction prisée. À partir d’un logiciel d’animation, l’artiste entreprend une investigation de ce critère. À cette fin, il compare des images d’étangs conçues à partir de logiciels d’animation et des images d’étangs ontariens enregistrées par une caméra vidéo. Le tout est projeté sur de grandes photographies devenues pour l’occasion écrans.
La communion des images fixes des photos et des images mobiles des projections vidéo livre une recherche qui tente de percer à jour un nouveau mythe : celui de la « vraisemblance-créature » formée à partir de canons d’esthétique dictés par des impératifs commerciaux. La réflexion qui anime cet artiste est d’actualité. Comment la réalité est-elle appréhendée? Quelle réalité est appréhendée? Réalité ou simulacre de?
Marc Audette
Marc Audette a étudié à l'Université du Québec à Hull et a obtenu une maîtrise en arts visuels de l'Université York à Toronto. Il a exposé entre autres dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, à Galerie 44 (Toronto), au McLaren Art Centre (Barrie) et à DIVA Videoart Fair (New York). En plus d'enseigner à la Faculté des Beaux-Arts à l'Université York, il enseigne un cours d'arts visuels dans le Département d'études pluridisciplinaires sur le campus de Glendon, et a été conservateur de la Galerie Glendon depuis 2001. Il est un membre actif du Labo, un centre de production francophone de Toronto dédié à la recherche, la production, la formation et de l'exposition dans le domaine du multimédia. Ses oeuvres se retrouvent dans plusieurs collections permanentes dont la Ville d'Ottawa, le Musée national des beaux-arts du Québec et Osler, Hoskin & Harcourt LLP.
Profil de l'artiste