Résidence : du 28 mai au 6 juin, 2014
Vernissage : le vendredi 6 juin à 17h
Le travail d’Annie Martin se caractérise par une attention spéciale aux limites de la perception. Tel un ingénieur développant l’acuité d’instruments scientifiques, sa pratique évidemment méditative découle d’un aiguisement des sens naturels. Ses « dessins temporels » tracent les mouvements de faisceaux de lumière dans l’espace, ainsi que leurs relations avec une variété d’accessoires. Développant une cartographie tridimensionnelle de la lumière, ses dessins sont projetés dans l’espace à l’aide de matériaux filiformes.
L’artiste cherche à évoquer par son travail les états élevés de conscience résultant de sa pratique méditative. Par ailleurs, elle mentionne son intention de faire dissiper l’ennui et la banalité qui pèsent trop souvent sur les espaces institutionnels où le temps est sillonné en unités parcellaires. S’adonnant souvent à la création in situ, l’œuvre qu’elle installe dans un espace révèle sa relation particulière avec celui-ci. Elle affirme entrer « en collision » avec la matérialité des lieux pour ensuite partager l’expérience avec le public.
S’adonnant aussi à la sculpture et l’installation sonores, Annie Martin s’intéresse à l’agencement d’éléments disparates divorcés de leurs contextes. Se référant à l’acousmatique de Pierre Schaeffer, elle exprime sa volonté de faire abstraction des cadres de référence à l’origine des éléments qu’elle présente au public. C’est ainsi qu’elle encourage la participation créative de celui-ci, confiant au public la tâche d’interpréter l’œuvre par l’entremise, entre autres, de la construction narrative. Effectivement, l’artiste nous invite à réfléchir ainsi sur la nature même de la relation entre le témoin et l’identité qu’il attribue au témoigné.
Les dessins temporels d’Annie Martin révèlent l’aspect ludique de ses expériences autant philosophiques qu’esthétiques. De prime abord, on pourrait se croire témoins de schémas produits par une curiosité furieusement excentrique. Les traits aux couleurs vives rappellent les déambulations artistiques de l’enfant-créateur muni de ses crayons de couleur et son jeu de Spirographe™. Pourtant, lorsqu’on étudie de près la variété des patrons superposés, l’esprit s’interroge sur l’inévitable cyclicité dont nos facultés intellectuelles sont prédisposées à dépister. D’ailleurs, on remarque d’autant plus les éléments singuliers qui détonnent de ces fonds composés des rythmes répétitifs. Ayant dressé ce contraste, l’artiste révèle son intérêt pour les interruptions relevant du royaume de l’éphémère.
Commanditaire
Annie Martin
Annie Martin vit et travaille à Lethbridge (Alberta). Elle a complété son baccalauréat en beaux-arts (peinture et dessin) à l'Université Concordia, et obtenu sa maîtrise en beaux-arts à la même institution en 1994. Martin a présenté ses œuvres au Canada, en Bulgarie et aux États-Unis.
Profil de l'artiste