Rapports de force est une exposition de monotypes. Depuis plusieurs années, l’artiste a choisi la technique du monotype pour ses qualités de médium à mi-chemin entre la peinture et le dessin, et aussi parce que c’est un moyen d’accéder à une forme d’image particulière. Qu’est-ce qu’un monotype ? L’artiste explique : « Comme tous les monotypes, ces œuvres ne sont pas des estampes mais plutôt une forme de peinture obtenue par la manipulation d’encres sur une plaque de métal, l’image étant ensuite transférée sur papier à l’aide d’une presse à gravure. »
L’exposition regroupe des travaux sur papier et sur métal réalisés autour d’un thème de rencontres à la fois humaines et animales : rencontres entre des lutteurs de Sumo, qui s’affrontent ou bien s’enlacent, figés en une étreinte ambiguë. Face à ces rencontres, sept visages de lutteurs attentifs. Plus loin, une grande main humaine, attirée par la tête bosselée d’un rhinocéros. Ou le poids amical d’un énorme crapaud, perché au sommet d’une tête humaine, ou encore la tension d’un cou d’homme musclé, juxtaposé avec le dos râblé d’un chien…
« L’espace illusoire de chaque image est pour moi comme une scène de théâtre, un espace où les formes et les proportions d’un visage ou d’un corps sont une donnée toujours mouvante, et où les gestes de personnages représentés peuvent être à la fois directs et évocateurs : l’insolite existe dans les rencontres les plus simples », explique l’artiste.
Lorène Bourgeois
Lorène Bourgeois est née à Boulogne Billancourt, France, en 1956. Elle est citoyenne française et canadienne. Le travail plus récent de Lorène Bourgeois se partage entre deux séries de peintures : visages elliptiques et ardoises/slates. Dans les deux séries, elle propose une interprétation du visage humain, par le biais du fragment (ardoises) ou celui de la coupure (ellipses). L’ardoise en tant que fragment s’impose alors comme une évidence, un médium approprié pour les fragments de visage ou de corps que l’artiste explore depuis plusieurs années. Étrangement, le fragment appelle le fragment, la pierre appelle la chair. La pierre l’oblige à accepter « l’accident » et à l’intégrer à ses images. Lorsque la forme, l’image et la texture se réconcilient, l’ardoise - en apparence froid – se transforme en une surface vivante, semblable à un épiderme.
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