Tout en préservant dans sa pratique le langage et les moyens de la courtepointe, Karen Grenier s’interroge sur la façon de re-définir un certain type de travail textile. Quels que soient les moyens qu’emprunte son travail de création – vêtements ou étiquettes, tissus réels ou numérisés, œuvres textiles ou sur papier – c’est chaque fois la courtepointe elle-même, comme manière de penser le travail et de le concrétiser, qui constitue le motif principal de sa démarche.
Dans son exposition « Propos décousus », l’artiste présente le fruit de son travail à partir d’étiquettes qu’elle découvre à l’intérieur des vêtements et qu’elle collectionne. En défaisant le fil qui les relie aux vêtements, elle libère les étiquettes de leur obligation d’être utiles et leur permet d’apparaître dans toute leur matérialité. Elles accèdent ainsi à un autre ordre de significations et de perceptions.
Le travail de Karen Grenier avec les étiquettes s’est développé selon deux axes, chacun conservant un lien très fort avec les procédés de la courtepointe : des œuvres de petit format où elle utilise concrètement les étiquettes comme matériau, dans un jeu combinatoire qui fait naître entre elles des échanges inattendus, tant formels que conceptuels ; et des œuvres de grand format où elle imprime sur tissu l’image photocopiée et agrandie de l’envers des étiquettes d’entretien, révélant ainsi leur aspect plastique singulier qui, autrement, se dérobe à nos yeux.
Karen Grenier
Karen Grenier vit et travaille à Québec. Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. Ses œuvres ont été exposées un peu partout au Québec. Son exposition « Propos décousus » l’amène à exposer pour la première fois en Ontario.
Profil de l'artiste