Minute

Ce n’est pas surprenant que l’artiste collectionneur Laurent Vaillancourt explore encore une fois un espace-temps par l’entremise d’objets trouvés. Pensons à Cent bornes, une exposition d’objets trouvés le long de la route 11 au cours d’un été et présentés dans des sacs scellés, ou au projet d’installation Derrière les portes où des objets souvenirs y étaient dissimulés.

Minute, c’est 60 minutes, mais aussi 60 objets miniatures trouvés à Hearst dans la maison familiale de l’artiste. Dans ce nouveau projet, Vaillancourt, tel un archéologue, recueille des objets communs comme des spécimens rares, les sélectionne selon des critères symboliques, esthétiques et historiques, les identifie par un même nom de référence dans les deux langues, les place entre deux lentilles pour qu’on puisse mieux les examiner et finalement leur donne une nouvelle vie en les exposant en galerie.

Fixés dans ces capsules témoin et montés sur des surfaces blanches, ces objets prennent une tout autre importance. En arrière-plan, en lettrage noir apposé au mur, les noms donnés aux objets apparaissent distordus sous l’effet des lentilles. Le nom ramène l’objet à un contexte historique, tandis que la distance créée entre les deux l’altère.

C’est ainsi qu’un bonhomme Carnaval accroché à un porte-clefs devient Carnaval, une petite balle bleue, blanche et rouge devient Pepsi et un bonbon devient Sauve qui peut.