Plusieurs reconnaîtront dans les œuvres de Clarissa Schmidt Inglis la source iconographique. Puisant dans les images transmises par le catholicisme dans lequel a baigné son enfance, l’artiste reprend certains symboles tel le serpent, la couronne d’épines ou le Saint Suaire pour engager un dialogue critique entre le sacré et le profane, entre la religion et la sexualité féminine.
Par le biais du dialogue qui s’installe dans la juxtaposition des images, tant dans les dessins que dans les sculptures, l’artiste remet en question le dogme catholique qui cherche à la fois à prôner les vertus féminines de servitude, de patience et de sacrifice de soi et à réprimer l’existence et l’expression de la sexualité féminine.
Reprenant à son compte l’aspect sériel du travail manuel féminin dont les caractéristiques sont la minutie, la dextérité et la délicatesse, l’artiste nous livre le résultat de journaux quotidiens de dessin où le trait et l’encre remplacent le travail que pouvaient faire par le passé les femmes avec la laine et le lin. Émergent de ces exercices des rappels obsessifs : répétition de la forme triangulaire, fascination des textures, utilisation du multiple tant dans le format que dans le contenu. Et c’est à la lecture de la séquence qu’apparaît le glissement de sens où le symbole religieux devient sexuel.