Programmation

28 août — 2 octobre 1999

Shahla Bahrami

Époque dure

Exposition

L’exposition Époque dure explore le thème de la politique que l’artiste relie intimement à celui d’un monde de violence. On y retrouve des images de corps humains anonymes, des victimes de la guerre attachés, torturés, blessés, prisonniers. L’exposition regroupe cent dix images qui allient à la fois des techniques de peinture, de dessin ainsi que de transfert d’images photographiques sur plaque de bois, de métal ou d’argile.

L’installation consiste en une série de cinq tableaux figuratifs composés chacun de plusieurs panneaux de métal et de bois qui sont disposés de manière à former un quadrillage rigoureux. Certaines images se répètent à l’intérieur de cet ensemble, créant un rythme lui-même renforcé par le choix du format régulier des plaques. Un lien étroit se tisse entre les œuvres elles-mêmes, par les éléments de répétition ainsi que par les oppositions créées par le contraste entre la souffrance des victimes et l’expression glaciale du visage des agresseurs. À cela s’ajoute une sixième pièce posée à même le plancher. L’œuvre consiste en des transferts d’images de cadavres et de victimes de guerre sur des plaques d’argiles déposées directement sur du sable.

Le choix des matériaux, le format et les sujets présentés témoignent de l’urgence de transmettre un message douloureux et troublant de notre société.


Shahla Bahrami

Le travail de Shahla Bahrami trouve sa source dans le tchador. Vêtement en forme de demi-cercle, le tchador est porté par les femmes musulmanes pour cacher leurs cheveux et leur corps. Aujourd'hui, ce vêtement est à la fois une réponse aux obligations religieuses et un symbole de résistance à l'envahissement de la culture occidentale. Ce qui peut surprendre, c’est que malgré sa puissante valeur religieuse et culturelle, cet habit n'apparaît que très rarement en arts islamiques. Après quatorze siècles sous l'influence de l'Islam, l'image des femmes musulmanes, en peinture, demeure la même. Intacte. Cette continuité picturale, qui ne porte pas le mouvement de la société durant cette période, est considérable. Les Égyptiens en font autant : ils continuent de peindre sur le papyrus les servantes des pharaons et en miniature persane, les femmes vêtues de couleurs vives. Ces démarches et productions artistiques refusent de capter l’essence et l'image réelle des femmes musulmanes dans la société actuelle.

Profil de l'artiste
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